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11 avril 2025

Audrey HABERER, promo 2007

[Interview enregistrée en 2021]

 

Bonjour Audrey. Tu as été diplômée en 2007.  Que retiens-tu de ta vie étudiante ?

J'ai particulièrement apprécié le cursus proposé par l’école. Les matières proposées permettent d'avoir une bonne vue d'ensemble des différents domaines de l'industrie. Cette vision globale du monde industriel m'avait terriblement manqué en prépa. À l'école, les études de cas étaient très concrètes et directement applicables. Cela me réconfortait dans le fait que ce que j'apprenais était utile. Mais la vie étudiante sans son côté "social" n'apporterait pas grand chose. Je retiens les associations, l'Eurotandem, les tournois sportifs et bien sûr les différents projets en groupe. Au final, j'y ai gagné une certaine ouverture d'esprit, j'ai appris à me remettre en questions et surtout à cultiver une certaine curiosité intellectuelle.

 

Depuis 2007 tu travailles en Allemagne. Pourquoi as-tu fait le choix de l'expatriation ? Que t'apporte de travailler à l'étranger ?

J'ai toujours su que je voulais travailler à l'étranger, de préférence sous forme d'une expatriation de quelques années. Mais à tout dire, en tant qu'étudiante, je rêvais plus de l'Australie ou de la Californie que de la Bavière. Mes différents stages m'ont emmenée en Allemagne. Mon premier stage obligatoire (!) à l'étranger, je l'ai effectué à Stuttgart. A l'époque je m'étais dit "comme ça, ça sera fait !". Et puis cette expérience m'a tellement plu que j'ai à nouveau choisi l'Allemagne pour mes deux autres stages. Cette fois-ci direction Munich, en Bavière. Là, ça a été le déclic. J'ai vraiment apprécié la façon de vivre et de travailler des Bavarois. La proximité des montagnes, des lacs, la convivialité des Biergarten, les espaces verts de Munich qui reste tout de même un grande ville....tout m'a convaincu ! J'ai effectué mon stage de fin d'études au centre de recherche d'Airbus où j'ai particulièrement apprécié le côté international de cette entreprise. Je côtoyais d'autres étudiants qui venaient de toute l'Europe. Dans ce Land plutôt conservateur, c'était une chance inouïe pour moi. À la suite de mon stage de fin d'études, mon superviseur de stage m'a suggéré de postuler chez Airbus Helicopter. Quelques mois plus tard, je commençais mon parcours professionnel à Donauwörth. Même si travailler à l'étranger était pour moi une évidence, je ne pensais pas y rester aussi longtemps. Et puis la vie a fait que je suis restée ici. J'aime beaucoup leur façon de travailler. Les horaires sont souples et les personnes se concentrent sur le résultat. Le temps au travail est utilisé pour être le plus productif possible car la journée de travail se termine tôt, en général vers 17h parfois même à 16h -et c'est sans parler du vendredi ou certains partent encore plus tôt en week-end. Certes ils commencent plus tôt pour compenser mais l'idée de profiter d'une partie de son après-midi m'a convaincue. La conséquence de ce rythme de travail est qu'il n'y a pas de présentéisme en entreprise. D'ailleurs il peut être même mal vu de rester après 17h ce qui signifierait une certaine inefficacité de l'employé.

 

Tu as évolué dans différents groupes. Que t'a apporté chaque évolution ?

Après 3 années chez Airbus Helicopter à Donauwörth, j'ai voulu revenir sur Munich. J'ai intégré une filiale du groupe Voith, entreprise familiale allemande très diversifiée dans ses domaines d'activités. Chez Voith Composites, il régnait une ambiance à la Start-Up mais avec la sécurité d'un grand groupe. Nous avons commencé à 5 ingénieurs et un hall de production totalement vide. Quand j'en suis partie, 70 personnes travaillaient sur le site et nous produisons une pièce en série pour Audi. Je pense que ce genre d'expérience, de pouvoir commencer d'une feuille blanche, est unique dans un parcours professionnel. J'ai eu plusieurs fonctions dans cette entreprise. J'ai commencé en tant qu'ingénieur puis j'ai rapidement pris la responsabilité de plusieurs projets avant de m'orienter vers des fonctions plus commerciales suite à mon Master en Marketing et Sales que j'ai suivi en parallèle de mes journées de travail. Depuis 2019, je suis revenue aux sources chez APWorks, filiale d'Airbus spécialisée en impression 3D. Ma double compétence d'ingénieur et de commercial me permet désormais de manager des comptes clients. Chaque étape a été décisive dans mon parcours professionnel.